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vendredi 4 septembre 2009

La relation éducative

Cette note de service, remise au personnel de surveillance du collège Katia et Maurice Krafft de Pfastatt le jour de la pré-rentrée, fait le point sur les exigences éducatives de la mission de surveillance des élèves. Elle fixe une ligne de conduite et des repères communs à tous les acteurs du service Vie Scolaire.

I) ADOPTER DES PRINCIPES EDUCATIFS

• L’élève n’est pas un adulte en miniature, c’est une personnalité en construction. L’objectif de l’éducateur est de l’accompagner dans son apprentissage de sa vie future d’Adulte et de Citoyen.

• Pour se construire et se structurer, l’élève a parfois besoin de se confronter à l’autorité et à l’interdit. Le meilleur service à rendre à l’élève est d’assumer son rôle d’Adulte. La démagogie, la complicité et le copinage sont anti éducatifs : ils ne permettent pas à l’élève d’apprendre à vivre en société et de préparer son intégration future dans le monde du travail.

• Il convient d’être soi-même exemplaire. D’abord en s’imposant ce que l’on exige des élèves : le respect d’autrui, la politesse, la ponctualité et une tenue vestimentaire correcte. Ensuite, en évitant de se comporter comme une personne privée : l’éducateur doit proscrire l’ironie, la moquerie et les propos blessants .

• Des valeurs humanistes donnent sens à la relation éducative : contribuer au développement et à l’épanouissement d’une personnalité ayant une richesse que l’on ne connaît pas mais que l’on veut faire émerger.

• La relation éducative s’appuie sur le sens des responsabilités de l’Adulte éducateur : les circulaires de 1996 sur l’obligation de surveillance et la prévention de l’absentéisme doivent être connues.

• La disponibilité est un principe devant guider notre attitude à l’égard des élèves : aide aux devoirs, dialogue, les élèves doivent sentir que l’on s’intéresse vraiment à eux, sans tomber dans la démagogie et l’empathie.

II) UNE ATTITUDE EDUCATIVE

• Il convient d’abord d’être ferme mais bienveillant.

• avoir de l’autorité en évitant l’autoritarisme

C’est une affaire de personnalité et de maturité. Avoir de l’autorité revient à faire preuve de cette fermeté bienveillante, ouverte au dialogue mais intransigeante sur les règles de vie, avec l’objectif pédagogique de faire comprendre et d’être compris.

Lorsque les punitions, les cris et les hurlements deviennent les seuls instruments de la relation éducative, nous sommes dans l’autoritarisme.
L’autoritarisme est perçu par les élèves comme arbitraire et injuste, comme un ensemble de réactions émotionnelles et ils peuvent en jouer : cela est épuisant pour l’adulte, répétitif et inefficace. L’autoritarisme traduit surtout un manque d’autorité.
Il faut avoir une humeur constante et avoir à l’esprit que les punitions ou quelques cris sont des moyens, utilisés avec bon sens et à bon escient, et ne constituent en aucun cas une finalité.

Le surveillant et l’assistant d’éducation doivent assumer une mission d’autorité auprès des élèves, le CPE doit les épauler, être constamment informé, mais ne doit pas être le recours systématique et se substituer aux surveillants dans l’exercice de leur mission.

• L’écoute et le dialogue sont à la fois nécessaires et complexes dans leur utilisation : ils doivent être inscrits dans une relation éducative claire entre un adulte et un adolescent. Cela exige d’assumer clairement notre rôle d’adulte et d’avoir conscience des objectifs éducatifs qui s’imposent à nous. Pour généraliser, je fixe 4 finalités au dialogue avec l’élève :

1) Marquer son intérêt pour l’élève et être à l’écoute de ses préoccupations, de ses angoisses, lui permettre de s’exprimer.

2) Repérer des situations de mal-être et traiter en profondeur l’échec scolaire et des problèmes d’indiscipline par un travail en équipe.

3) Désamorcer des conflits naissants et mettre des mots et de la raison là où l’agressivité et la violence commencent à s’exprimer.

4) Aider l’élève à construire son rapport au monde (discussions neutres, objectives, éducatives sur des faits d’actualité, sur la vie quotidienne).

Dans une période de crise de l’adolescence, l’élève a besoin de repères et par conséquent d’une autorité d’adulte.
Mais il a besoin également de se sentir reconnu en tant que personne, de se sentir écouté et respecté. Le dialogue est nécessaire. Mais il ne se substitue ni à l’autorité, ni à la contrainte. Il donne à l’autorité un visage humain, une forme pédagogique, une finalité éducative.

Pour résumer :

ECOUTER ce n’est pas ACCEPTER
DIALOGUER ce n’est pas NEGOCIER, CEDER
COMPRENDRE ce n’est pas EXCUSER
PROXIMITE ce n’est pas COMPLICITE, DEMAGOGIE
PUNIR ce n’est pas DEVALORISER, HUMILIER

III) PUNIR

• On ne punit pas :

• L’éducateur punit :

• Dans tous les cas :

• il faut donc POSER UN CADRE : le Règlement Intérieur, dire CLAIREMENT ce que l’on EXIGE des élèves, ce qui peut se discuter et ce que l’on REFUSE, faire REFLECHIR l’élève sur ses erreurs par un ENTRETIEN préalable à une PUNITION EDUCATIVE ( les « lignes  » à copier X fois sont interdites).

IV) LA GESTION DES CONFLITS

• Si un conflit vous oppose à un élève :

• si une bagarre oppose deux élèves :

IV) DEVOIR DE NEUTRALITE ET CONSCIENCE PROFESSIONNELLE

• L’adulte est un citoyen avec des convictions personnelles. Mais à l’intérieur d’un établissement scolaire, il est un fonctionnaire ou un agent de l’Etat soumis à un devoir de neutralité : il lui est strictement interdit de faire état de ses convictions politiques ou religieuses.

• On ne doit pas confondre ou mêler attitude éducative et prise de position citoyenne d’ordre privé : par exemple, quelle que soit votre opinion sur la consommation du cannabis, elle est interdite par la Loi, nous sommes payés pour faire apprendre, comprendre, respecter la Loi et notre conscience professionnelle doit être axée sur la réussite scolaire des élèves et le développement sain de leur personnalité vers une autonomie d’adulte citoyen.

• Les élèves ne sont pas les instruments de notre vision plus ou moins critique du monde et de la société : rien ne doit nous autoriser à les priver de l’autorité et du cadre dont ils ont besoin pour se structurer. C’est grà¢ce à notre neutralité qu’ils apprendront à penser par eux-mêmes et qu’ils seront ensuite en mesure d’assumer leurs choix de vie.

• De plus, l’idéal du surveillant « sympa  » et unaniment apprécié des élèves, consensuel et qui érige le laxisme en conviction éducative, cache le plus souvent une démission éducative au service de son égo, un manque d’autorité et de respect à l’égard des élèves. Il faut savoir assumer une décision difficile : l’adulte est « un éducateur qui assume dans l’inconfort de la difficulté et dans l’incertitude du bien-faire une décision toujours discutable  » (Erick PRAIRAT).

• Ne pas installer les élèves dans leur déterminisme social : « il faut l’excuser, il est pauvre…  », « on lui fait pas de cadeau, il est riche…  ». On s’adresse à de jeunes individus auxquels on apprend la responsabilité, en particulier de leurs actes et leurs conséquences. De ce fait, l’école n’entretient pas les déterminismes sociaux, elle est un facteur d’émancipation et de développement personnel. Comprendre n’est pas excuser, amener les élèves vers une vie d’adulte autonome pleinement assumée nécessite l’apprentissage de la responsabilité individuelle : rien n’excuse le manque de respect, la dégradation des locaux, le vol ou la violence. A nous de réfléchir sur la sanction la plus adaptée, la plus éducative, la plus efficace pour la réussite future de l’élève.

La relation éducative est une relation humaine mais inégalitaire : l’adulte transmet des règles et des connaissances à des élèves qui les ignorent, une relation éducative assumée par l’adulte doit exiger, dans le cadre du règlement intérieur et de la Loi, l’obéissance des élèves qui est la premiere manifestation du respect dà » à l’adulte.
La relation éducative est pleinement profitable et enrichissante pour l’élève à la condition d’être à la hauteur de notre rôle d’adulte et porteur de valeurs éducatives et humanistes.

Le Conseiller Principal d’Education

Patrice VEZINE

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